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"Je touche à tout parce que tout se tient" Claude Roy

vendredi 9 décembre 2011

La manière noire 2 : la manifestation

De Gaulle en Turquie 27 oct 1968 par Gilles Caron
  



Les manifestations du 24 mai 1968 sont absentes des romans. Hélène Parmelin fait exception, qui consacre au contraire 50 pages au défilé qui part de la gare de Lyon. Le groupe d'intellectuels qu'elle décrit est ce jour là "en rupture de ban avec le Parti Communiste qui manifeste par ailleurs avec la CGT" (p. 218).
Les chercheurs, artistes ou écrivains de La Manière noire sont essentiellement confrontés à ce drame d'une action qui devrait mais ne peut réunir intellectuels et classe ouvrière.
"Parce que mai, c'était aussi ça : cette espèce d'appel au monde. C'était aussi ces marches on ne savait vers quoi. C'était cette façon de se sortir de soi-même. De participer coûte que coûte. Cette recherche maladroite, orgueilleuse, imprécise de la liberté. Ce goût de faire craquer les systèmes. Cette aspiration à renverser. Surtout cette volonté de vivre d'une vie autre. Quoi qu'il arrive, personne ne pourra jamais enlever à mai cette force de lame de fond à soulever la mer entière dans le dégoût de ce qui est. Et même si presque tout devait tourner en eau de boudin. Mais pas l'essentiel. Tout était sentiment. Courage, impulsion. Folie. C'était un climat révolutionnaire. Ce n'était pas et de loin une révolution. La preuve."
 (p. 274-275)


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