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"Je touche à tout parce que tout se tient" Claude Roy

lundi 1 novembre 2010

L'engagement

Après les révélations du rapport Krouchtev, elle est à l'initiative, en 1956, d'une pétition d'artistes, la Lettre des Dix réclamant la tenue d'un congrès extraordinaire du PCF pour débattre des problèmes posés par l'intervention soviétique en Hongrie. Hélène Parmelin, Georges Besson, Marcel Cornu, le docteur Harel, Francis Jourdain, Pablo Picasso, Edouard Pignon, Paul Tillard, Henri Wallon et René Zazzo déplorent que bien que "les semaines qui viennent de s'écouler aient posé aux communistes de brûlants problèmes de conscience, ni le comité central, ni l'Humanité n'ont aidé à les résoudre". La réponse publiée par l'Humanité n'est pas rassurante. Elle défend longuement la ligne officielle et conclut  : "les signataires... peuvent avoir une autre opinion !  Ils peuvent même s'obstiner en dépit des faits, mais ils n'ont pas le droit d'essayer d'imposer leur point de vue au Parti par des moyens illicites". À partir de ce moment là, elle mettra toute son énergie contre le stalinisme. 
Elle est signataire du "Manifeste des 121",  sous-titré "Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d'Algérie" pour soutenir de jeunes appelés qui  préférent l'exil à la guerre d'Algérie. Un groupe d'intellectuels prend l'initiative de rédiger un manifeste reconnaissant le droit à l'insoumission.  Publié à l'étranger (Tempo presente, Neue Rundschau), ce texte doit initialement paraître dans le n°4 du périodique Vérité-Liberté et les Temps modernes, mais la censure s'y oppose : Le Monde en signale toutefois l'existence dès le 6 septembre et donne la liste complète des signataires le 30 septembre.
Elle signera également avec d'autres personnalités littéraires comme Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, Germaine Tillon, des articles en faveur de Djamila Boupacha, résistante du FLN, torturée et violée par des militaires.




Elle s'insurge contre l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 par les troupes du pacte de Varsovie et de la "normalisation" qui s'ensuit. Elle participe au congrès international des intellectuels à la Havane en compagnie de Georges Fall, Max-Pol Fouchet, Louise et Michel Leiris, Marguerite Duras, Antonio Segui, Christiane Rochefort et bien sûr Edouard Pignon.
Mais ce n'est qu'en décembre 1980, un an après l'invasion de l'Afghanistan et alors qu'en Pologne est décrété l'état d'urgence, qu'elle décide avec Edouard Pignon de quitter le Parti communiste : "notre combat pour un socialisme dans la liberté est incompatible avec l'appartenance au parti. Les communistes qui, par leur silence ou électoralement, se croient malgré tout tenus de soutenir le parti de Georges Marchais, ne disposent même pas, comme au temps de Staline, du terrible alibi de l'ignorance".
Elle meurt dans la nuit du 5 février 1998, à son domicile parisien, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.

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